Atsutsè Kokouvi Agbobli
Atsutsè Kokouvi Agbobli est né le 23 avril 1941 à Lomé (Togo).
Titulaire d’un doctorat d’Etat d’histoire de l’Université de la Sorbonne et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), Atsutsè Kokouvi Agbobli fut tour à tour enseignant au Gabon, chef de la division des affaires politiques générales, de la défense et de la sécurité au Secrétariat général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), aujourd’hui Union africaine (UA), à Addis Abeba (Ethiopie), expert régional et chargé des programmes et des relations à l‘antenne africaine du Bureau international du travail (BIT), chroniqueur à l’hebdomadaire Jeune Afrique à Paris, directeur de l’Institut panafricain des relations internationales (IPRI) à Genève et directeur de publication du bimensuel Afric’Hebdo qu’il a fondé en 2005 à Lomé.
Pendant ses années universitaires, il a successivement été Président de l’Association des étudiants et stagiaires togolais en France (AESTF) et Vice-président en charge des relations extérieures de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). De retour d’un exil forcé de plus de deux décennies en raison de ses convictions politiques, Atsutsè Kokouvi Agbobli fut le délégué du Club des Amis de la liberté et de la démocratie en Afrique Noire (CALDAN) à la Conférence Nationale Souveraine du Togo de l’été 1991 dont il présidera la Commission Défense et Sécurité. Il sera successivement, entre 1994 et 1996, ministre de la Communication et de la Culture puis ministre chargé des Relations avec le Parlement dans le gouvernement sorti des premières élections véritablement démocratiques qu’a connues le Togo. Au moment de son décès tragique, Atsutsè Kokouvi Agbobli était le président du bureau directeur national du Mouvement pour le développement national (MODENA), parti d’opposition constitué en 2007.
Brasseur d’idées et leader d’opinion, Atsutsè Kokouvi Agbobli a publié plusieurs articles dans la presse française, togolaise et africaine sur les grandes questions sociopolitiques du monde contemporain et animé des dizaines de conférences en Afrique et ailleurs dans le monde. En dehors de ces écrits, sa bibliographie est riche de quatre ouvrages. Le premier est Sylvanus Olympio, un destin tragique publié en 1992, puis réédité, revu et augmenté en 2007 sous le titre Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance togolaise. Puis un livre d’entretiens avec le docteur Jonas Savimbi, président fondateur de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), assassiné en février 2002, intitulé Combats pour l‘Afrique et la démocratie. Enfin, en 2002, il publia le premier volume de la trilogie Le monde et le destin des Africains, Les enjeux mondiaux de puissance aux éditions L’Harmattan.
Mû par un idéal de progrès, Atsutsè Kokouvi Agbobli s’est toujours battu pour la liberté et l’émancipation des peuples africains. Militant panafricain convaincu, il voulait un continent noir uni, industriel et prospère jouant à armes égales avec les autres et, pour cela, il n’hésitait pas à livrer une guerre sans merci contre toutes les forces réactionnaires présentes en Afrique quitte à y laisser la vie. Le combat pour une Afrique fière et forte aura été toute sa vie.